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jeudi 11 octobre 2012

À la cour de justice ...

8h45 ... on quitte l'appartement. Direction : le petit palais de justice de quartier tout près de l'orphelinat numéro 1 de Lougansk. le chauffeur nous dépose. Valentina repart avec lui pour aller chercher l'inspectrice qui doit aussi âtre présente pour donner son consentement.

9h25 : les enfants arrivent : juste Luana et David. Ils sont en âge de donner leur consentement à l'adoption et doivent le faire pour que nous puissions les adopter. Ils sont accompagnés de la juriste de l'orphelinat, Natalya et de deux dames qui représentent les services sociaux.

9h30 : nous entrons dans la salle d'audience. Ce n'est pas une grande pièce. Il y a la chaise de la juge, la table en face où est installée la procureure et à côté, le secrétaire. Nous sommes 12 au total dans la salle. Et c'est complet. Je suis contente que ce ne soit pas trop grand. Ça aurait impressionné est peut-être même intimidé les enfants. Il y a même la cage pour le prisonnier.


Tout se passe en ukrainien. Tous ceux qui ne le comprennent pas doivent avoir recours à un interprète. Ouf ! Les enfants comprennent l'ukrainien même s'ils parlent russe. Même si ce n'est qu'une minorité de gens en Ukraine qui le parle, l'ukrainien est quand même la langue officielle; pour le moment !

La juge parle vite; très vite ! Elle lit les documents et mentionne tout ce qui y est présent. Pas de temps à perdre ! Valentina traduit l'essentiel pour nous, mais la juge parle tellement vite que c'est difficile à suivre, même pour elle. De toute façon, elle ne fait que la liste de tout ce qui est présent au dossier, et des demandes que nous présentons; toutes des informations que nous savons déjà... les dates de naissance des enfants, leur lieu de naissance, le nom de famille de Vadim et son patronyme qui est celui de la mère qui était à ce moment célibataire, tel que permit par l'article je sais pu combien de la loi ... Par contre, Luana réagit quand la juge mentionne sa petite sœur. Dans l’énumération de la cessation des droits parentaux, chaque enfant est nommé, même la petite Anna. Luana répond … da, da… Mais il n’y a rien de plus à dire ou à y faire. Elle a bel et bien été adoptée en bonne et due forme par une famille ukrainienne.

Elle ralentit. Elle demande à chaque personne qui représente un élément essentiel, officiel, de se présenter. Valentina traduit. On se lève pour parler. Je me présente : nom, prénom, date de naissance, profession et lieu de résidence. Ensuite c'est Israël, puis l'inspectrice, puis la juriste.

Elle nous demande ensuite quelques questions personnelles. Israël répond. Valentina traduit. J’écoute attentivement !

Q. Pourquoi vouloir adopter ? Vous avez déjà une famille nombreuse. Pourquoi 4 enfants de plus ?
R. Parce que nous avons un fort sentiment de justice sociale. Nous n’avons pas besoin de plus d’enfants, par contre, ces enfants ont besoin d’une famille.

Q. Quand et comment avez-vous rencontré les enfants ?
R. Lors de la proposition au département et ensuite lors de la visite à l’orphelinat.

Q. Avez-vous une maison assez grande et les moyens financiers de subvenir à une telle famille ?
R. Nous sommes présentement locataires d’une grande maison en campagne avec un très grand terrain où les enfants peuvent jouer. Nous sommes aussi propriétaires d’une autre maison qui est à vendre. Nous avons du déménager pour le travail. Mon salaire convient parfaitement aux besoins de la famille et saura très bien subvenir avec 4 de plus.

Q. Retirez-vous un privilège financier ou un bénéfice quelconque de cette adoption ?
R. Non. Le gouvernement chez nous donne une allocation aux familles pour leurs enfants, mais ce n’est pas un bénéfice financier et c’est loin de couvrir tous les frais supplémentaires qu’exige un enfant dans une famille. Cette adoption est une dépense pour nous et ne nous emmène pas d’avantage financier.

Q. Connaissez-vous la religion ici en Ukraine ? Puisque vous êtes un représentant de l’église évangélique baptiste, comment comptez-vous respecter la différence de religion de ces enfants venus de l’Ukraine ?
R. Nous croyons que la foi est quelque chose de personnel. Il en va de même pour toutes les religions et toutes les personnes, peu importe leur âge. C’est à chaque personne de choisir pour elle-même ce qu’elle veut croire.

Q. Voulez-vous verbaliser vous-même votre demande aujourd’hui ?
R. (Là, Israël sort la feuille que je lui ai préparée, pour être sûrs de ne pas se tromper !) Nous demandons l’autorisation d’adopter les mineurs : Bondarh Vadim, Korobets Aleuna, Korobets Igor et Korobets Vladimir. Nous demandons que les noms de famille soient changés de Bondarh et Korobets vers Godfrey et que les prénoms soient changés de Vadim vers David Vadim, de Aleuna vers Luana Aleuna, de Igor vers Jimmy Igor et de Vladimir vers Jonathan Vladimir. Nous demandons d’êtres inscrits comme parents, comme père Godfrey Israël-Luc et comme mère De Leeuw Agnès.

Elle pose ensuite quelques questions à Luana et à David : voulez-vous vous faire adopter ? par ces gens ? et vos petits frères le veulent-ils aussi ? voulez-vous aller vivre au Canada ?

Da, da, da … !!! le gros sourire aux lèvres : OUI !!!!!!!!!!!

L’inspectrice doit aussi donner son consentement; disant qu’elle a étudié le dossier, que les enfants sont bel et bien disponibles à l’adoption et que nous sommes éligibles comme parents adoptants. Au tour ensuite de la juriste de répondre. Elle mentionne que nous avons rencontré les enfants à l'orphelinat et que nous sommes venus les visiter à tous les jours. Elle aussi recommande l'adoption.

La juge repasse au travers la pile de papiers (2 pouces d’épais) qui constitue le dossier devant elle. Elle nomme, très très rapidement, tous les documents qui s’y trouvent. Valentina traduit de son mieux; ça va tellement vite ! Il y a un document qui mentionne que la sœur de la grand-mère est venue visiter les enfants à l’orphelinat quelques fois mais n’a démontré aucun désir d’en avoir la tutelle.

Finalement, en considérant tous ces éléments, la juge donne son consentement et nous félicite ! Nous sommes parents encore une fois; encore quatre fois !!!! On signe le registre, quelques photos et puis on quitte le palais de justice. Valentina doit encore vérifier quelques affaires. On va pouvoir récupérer le jugement le 23 octobre. Ce jour-là, il entrera en vigueur officiellement.


C'est fait ! et ça n'aura pris qu'une heure, maximum !!! Elle est rapide cette juge !

Maintenant, on doit attendre 10 jours avant l'entrée en vigueur de cette décision. Nous pourrons récupérer le jugement le 23 octobre. En espérant que personne ne portera la décision en appel d'ici là ! Nous avons donc un peu plus de 10 jours pour revenir à la maison, profiter de nos 7 trésors qui nous y attendent et ensuite, on revient chercher ceux-là !

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